HISTORIQUE
1604 : Pierre de Bérulle, prêtre français, futur cardinal, va en Espagne chercher 6 carmélites thérésiennes qui puissent fonder à Paris le premier monastère d’un ordre réputé si fervent. Parmi elles, mère Isabelle des Anges venue du Carmel de Salamanque. Celle-ci participe à la fondation de Paris 1604 puis Dijon 1605, avant de partir fonder elle-même: Amiens 1606, Rouen 1609, Bordeaux 1610, Toulouse 1616, Limoges 1618.
1616 : De Bordeaux, mère Isabelle des Anges, accompagnée de 5 religieuses, est envoyée à « Tholose cette grande ville » pour transformer en Carmel le monastère du Tiers-Ordre de st François dit des « Tiercerettes » déjà établi en 1609 à la demande de pieux laïcs toulousains.
Toute fondation de monastère suppose le concours de quatre entités:
– le/ la religieux/se qui porte le projet et l’assume, ici mère Isabelle des Anges.
– les laïcs qui aident et assurent une grande partie des besoins matériels, ici M. de Rességuier et d’autres amis toulousains.
– l’Eglise qui authentifie et approuve car tout monastère étant une cellule ecclésiale, seule l’Eglise peut donner validité à sa vie sacramentelle, ici Mgr de Gospéan, évêque administrateur de Toulouse.
– L’autorité civile qui accepte et accueille, pour légitimer tous les actes inhérents à sa vie sociale, ici le roi Louis XIII- et la régente Marie de Médicis, nommée- qui délivrent une patente, puis le parlement de Toulouse qui enregistre.
1617 : Mère Isabelle achète un terrain près des Corps Saints (St Sernin) pour y construire un monastère malgré l’opposition des chanoines qui imposent aux carmélites diverses redevances et des restrictions de culte public (pour compenser d’éventuelles pertes d’aumônes).
Dans ce premier monastère les carmélites vivront de 1625 à 1791. Elles embelliront peu à peu la chapelle avec le concours de peintres toulousains de renom. C’est l’actuelle « chapelle des carmélites ».
1791 : Révolution. Malgré la loi du 13 février 1790 supprimant les congrégations religieuses, malgré les pressions, les carmélites ne quittent pas leur monastère. Les agents républicains espérant trouver une prieure plus accommodante, exigent que les carmélites refassent les élections en leur présence. Le résultat obtenu est le même. Après avoir dressé le procès-verbal et apposé les sceaux sur le registre, ils se retirent en commentant: « C’est étonnant… Toutes ces filles s’entendent… »
Finalement, les carmélites seront expulsées et le monastère confisqué. Cachées par groupes dans des maisons amies, c’est la prieure qui assure le lien. Elles se retrouvent en cachette pour participer à la messe célébrée de nuit.
1820 : Les sœurs obtiennent de la municipalité l’autorisation de se regrouper en communauté. N’ayant pu récupérer leur monastère faute de moyens financiers, elles s’installent dans des maisons louées, toujours dans le quartier de St Sernin.
1856 : Les sœurs décident du transfert dans un autre quartier, encore banlieue, le quartier St Michel.
1905 : Pour prévenir d’une éventuelle expulsion, elles s’exilent en Espagne où elles fondent le Carmel de Betoño, près de Vitoria.
1920 : Les françaises survivantes optent pour un retour à Toulouse, aidées en cela par le premier monastère de Paris en la personne de Mère Marie Pia. De retour à Toulouse, elles ne peuvent pas récupérer leur bâtiment et après bien des vicissitudes font bâtir avenue Crampel.
1962 : Le monastère de l’avenue Crampel entouré d’immeubles, ne favorise plus le climat de silence et de recueillement nécessaire aux carmélites. Après des recherches les sœurs choisissent d’acheter le domaine de Lacombe à Muret et de le transformer en monastère.